MERCI POUR CES MOMENTS. Macron tout-puissant a brillé de mille feux ce week-end à Notre-Dame. L’occasion pour l’humoriste Régis Mailhot de chanter les louanges du président qui ne partira jamais.
(Par Régis Mailhot journal Le Point)
Nous voilà rassurés : Emmanuel Macron reste. Il ne quittera pas l'Élysée. Jamais. Il a avalé la clé. Peut-être, à l'extrême rigueur, consentira-t-il à entrouvrir la porte de son modeste F12 du 8ᵉ arrondissement lorsque, son bail expiré, des huissiers zélés viendront le déloger, en juin 2027.
Mais, là encore, cela reste improbable : des murmures
rapportent qu'il méditerait déjà, dans ses insomnies peuplées de grandeurs, à
murer l'entrée du palais. Ses adversaires l'ont compris : Manu est à la
présidence ce que l'arapède (coquillage) est au rocher : une adhésion tenace,
plus coriace à expulser qu'un OQTF en arrêt maladie. Une situation qui pourrait
inspirer au NFP des amendements judicieux sur le traitement des squatteurs…
Dans son allocution post « motion de censure », sa
Sublimité a tenu à (ré)conforter le peuple dans son insignifiance. Non
seulement nous avons mal voté, mais nos représentants se révèlent encore plus
incapables que nous de se hisser à la hauteur du bien collectif. Qu'il doit
être épuisant d'être le seul à toujours avoir raison dans un monde où personne
ne comprend rien à son génie.
Dimanche, pourtant, Manu s'est offert une parenthèse triomphale. Sous une pluie battante, il a remis Notre-Dame au centre du village… olympique. Face aux caméras du monde entier, il a enfilé son costume préféré : Gentil Organisateur des puissants, animateur de kermesses pour VIP, auteur de discours surjoués, serre mains compulsifs et tâteurs de chefs d'État. Un théâtre idéal pour lui, où chaque projecteur éclaire les mille facettes de son reflet.
Réjouissons nous : la cathédrale est splendide, les
gargouilles ont migré à l'Assemblée, et la messe est dite. Félicitons le grand
destructeur créatif, qui aura reconstruit Notre-Dame en cinq ans, tout en
s'appliquant à asséner sur la République les derniers coups de masse.
On a tous le Barnier blues
On ne jette pas un vieil homme à la porte en plein hiver.
Il y a des seuils de cruauté que l'on ne franchit pas. Et pourtant, voilà
Michel Barnier, brutalement remisé, comme un lampion en fin de vie une veille
de Noël. Franchement, vous auriez pu nous le laisser encore un peu, au moins le
temps de le détester. Les Français l'aimaient bien, leur Barnier. Il avait ce
charme des objets désuets : rassurant, solide, immuable. Michel, c'était le
plaid dans une maison froide, la tisane tiède verveine-CBD du soir. L'homme
apaisait, sans rien imposer. Un jésuite des temps modernes : vous arriviez à
lui tendu, les poings serrés, prêt à l'accabler de vos questions. Et, quand il
avait fini de répondre, non seulement vous aviez oublié vos griefs, mais vous
vous surpreniez à approuver tout ce qu'il avait dit.
Et maintenant ? Quel plan B ? Il nous a fallu deux mois pour le trouver, Michel, plus long que le temps d'attente d'un rendez-vous chez l'ophtalmo dans la Creuse. Bientôt, il faudra recruter à l'étranger, au risque de froisser Marine Le Pen.
ndlr ... Excellent article sur Macron lors de la réouverture de Notre Dame de Paris, et son portrait acidulé ... mais la nomination de Bayrou au poste de Premier Ministre nous laisse penser que la "macronie", elle, reste encore enfermée dans son petit clan.