lundi 24 juin 2024

Urbicide ou la destruction de Gaza



 






Huit mois de guerre ont détruit plus de 55 % des structures à Gaza, selon le dernier rapport du centre satellitaire de l'ONU

Ces destructions sont délibérées et non proportionnelles aux objectifs stratégiques de la guerre et violent donc les lois de la guerre.

En octobre 2023, à l'issue de la première semaine de guerre contre le Hamas, Israël avait largué 6 000 bombes sur la bande de Gaza.

En décembre, un rapport de l'ONG Handicap international alertait sur l'une des campagnes de bombardement (israéliennes) les plus intenses des récents conflits avec 12 000 bombes de 150 à 1 000 kg larguées sur l'une des zones les plus densément peuplées au monde.
L'armée israélienne a largué des milliers de bombes d'une tonne alors qu'elles sont faites pour dévaster un environnement et pas une cible militaire.

La Grande Mosquée Omari, la plus grande et plus ancienne de Gaza, ses manuscrits, la place de la Palestine, le port d'Anthedon, l'église orthodoxe grecque Saint-Porphyre, le Qasr al-Basha ou palais du Pacha, datant du XIIIe siècle... de ces lieux de mémoire et de l'histoire palestinienne il ne reste rien. Ou presque.  

Plus que jamais, Gaza est devenue un immense camp de réfugiés à ciel ouvert. Les Palestiniens vivent sur des matelas dans les décombres ou sous des tentes de fortune. Ils n'ont plus de foyer. C'est ce que l'on appelle plus spécifiquement le "domicide", une extension du concept d'urbicide, qui signifie la destruction délibérée et systématique du domicile des populations.
Même si Israël arrête de bombarder Gaza demain, il sera impossible de vivre là-bas

Il faudra des années pour déblayer les décombres, s'assurer qu'il ne reste aucune bombe ou missile qui n'aura pas explosé, déminer. L'enclave sera inhabitable pendant des décennies.
Il n'y aura plus les équipements qui permettront au peuple de vivre ensemble sur ce territoire de Gaza. Il ne s'agira que de survie. Les Palestiniens voudront émigrer massivement, même s'ils doivent traverser la Méditerranée à la nage, ils feront tout pour quitter le territoire ravagé de Gaza.
Netanyahu pourra dire "ce n'est pas moi qui les ai poussés à l'exode".